Photo de blogging, bilan
Écriture et autoédition

Promo, avis des lecteurs, ventes… Le bilan complet après 6 mois d’autoédition !

La renaissance de Pemberley est sortie sur Amazon et Kobo le 5 janvier 2019 (et un peu plus tard sur Google Books et Apple Books).

Ce n’était pas mon premier roman publié, par contre c’était ma première expérience de l’autoédition. Alors, six mois plus tard, voici le moment de faire un gros bilan détaillé !

Alerte ! Cet article va être immensément long ! Vous êtes prévenus ! 😉

Comme je souhaite que cette expérience puisse profiter à d’autres, qui aimeraient peut-être se lancer eux aussi dans l’autoédition, je vais être transparente et donner des chiffres précis.

Il y a toujours un flou autour de ça, et ça ouvre la porte aux mythes et aux quiproquos au sujet du monde de l’écriture. Or, je déteste les quiproquos… Et puis, j’aurais bien aimé trouver ce genre d’info quand je me suis lancée dans l’autoédition, pour avoir un point de comparaison et me faire une idée réaliste de comment ça se passe, au lieu de ce perpétuel enthousiasme naïf qui essaye de nous faire croire que tout est facile et instantané !

« Écrivez et publiez votre ebook en seulement 48h ! », qu’ils disent… Pffff…

RAPPEL : Pour ceux qui se demandent ce qu’il faut faire pour publier soi-même, j’en parle ici et dans tous les articles de la catégorie « Autoédition » (que vous trouverez ici).


Comment tu as fait ta promotion ?

Se transformer en vendeur

La première chose à comprendre, c’est que quand on s’autopublie, on n’est plus seulement écrivain, mais on devient éditeur, c’est à dire commerçant.

Si on ne joue pas ce jeu-là et qu’on continue à se dire « Moi, j’écris mon livre par amour des mots, je suis un artiste, je ne fais pas ça pour vendre », beeeeeeen… il y a de fortes chances qu’on n’en vende pas beaucoup, en effet ! Et donc qu’il ne soit pas beaucoup lu, ce qui est quand même le pire destin pour un livre… 🙁

En ce qui me concerne, j’avais déjà de l’expérience dans l’édition traditionnelle, alors je n’étais pas naïve. Ce n’est pas parce qu’on met un livre en vente qu’il va automatiquement se vendre ! Je savais que j’allais devoir travailler fort pour le faire connaître auprès des lecteurs auxquels il est destiné.

Quelques mois avant

  • BLOG : Au départ, je voulais juste un petit site web, histoire de présenter mes bouquins quelque part. Mais en me renseignant, j’ai réalisé qu’un blog serait un outil bien plus puissant ! Ça permet d’offrir un espace de rendez-vous à ses lecteurs, de publier régulièrement pour rester présent dans les mémoires, mais aussi – et surtout ! – de gagner en crédibilité et en visibilité dans les moteurs de recherche afin d’atteindre d’éventuels nouveaux lecteurs.
  • PAGE FACEBOOK D’AUTRICE : J’en avais déjà une, depuis mes livres précédents. J’y ai donc annoncé que j’avais un nouveau roman à paraître bientôt, et j’en ai partagé 10 extraits, étalés sur quelques semaines avant la sortie, pour intriguer et faire patienter les gens.
  • PAGE FACEBOOK PERSONNELLE : J’y ai aussi annoncé la prochaine sortie. Le bouche à oreille des amis, c’est toujours bon à prendre !
  • FANFICTION.NET : J’avais depuis longtemps une petite communauté de lectrices qui avaient apprécié La renaissance de Pemberley en version fanfiction (inachevée) et qui s’était abonnées pour être prévenues si un jour j’écrivais la suite. J’ai donc publié plusieurs annonces pour leur expliquer la transformation de cette fanfiction en roman et les faire patienter jusqu’à la parution (voir ici). Ça m’a aussi servi à présenter mon blog et ma page Facebook.
  • CONCOURS : Pour aller plus loin, j’ai organisé un petit concours pour faire gagner 10 ebooks en avant-première à ces lectrices fidèles de fanfiction.net, qui ont patienté 10 ans (!) pour avoir la fin de l’histoire. Les gagnantes ont toutes reçu leur exemplaire juste à temps pour Noël 2018, soit deux semaines avant les autres (voir ici et ici).
  • PREMIER CHAPITRE GRATUIT : J’ai rendu le premier chapitre accessible gratuitement sur mon blog. Les gens qui ne me connaissent pas (c’est à dire tout le monde) doivent pouvoir accéder à mon roman pour voir si ça leur plaît ou pas. Le premier chapitre est là pour mettre l’eau à la bouche, et il est complet (et pas tronqué en plein milieu comme sur l’extrait d’Amazon, par exemple). C’est comme de regarder le premier épisode d’une série télé : à la fin, on doit être conquis et avoir hyper envie de regarder la suite ! 😉

Dans les jours qui ont suivi la publication

  • TOP DÉPART : Dès la publication, j’ai bien sûr annoncé la nouvelle sur mes réseaux sociaux, le blog, etc. J’ai ainsi fait mes premières ventes à peine 1h après que mon roman soit apparu dans le catalogue d’Amazon.
  • PROFILS À JOUR : J’ai mis à jour mon profil d’autrice sur tous les sites où il apparaît (Amazon, Babelio, Booknode, fanfiction.net, et même LinkedIn !) pour mettre de l’avant mon nouveau roman et mon blog. Si quelqu’un me cherche, il doit savoir en un coup d’oeil qui je suis et quelles sont mes activités.
  • BABELIO ET BOOKNODE : J’ai créé les pages Babelio et Booknode de La renaissance de Pemberley et j’y ai publié 10 extraits. Je n’ai, en revanche, pas participé aux notes et commentaires : ça, c’est l’espace des lectrices et des chroniqueuses, et je n’ai rien à y faire !
  • GROUPES FACEBOOK : J’ai repéré et listé une grosse quantité de groupes Facebook pertinents pour mon roman (groupes de fans, d’amateurs de lecture, d’auteurs, d’autoéditeurs… il y en a des tonnes !) et j’y ai posté une annonce publicitaire que j’avais préparée et qui contient, bien entendu, l’adresse de mon site et les plateformes de vente. Je ne l’ai fait qu’une fois à chaque endroit, pour ne pas saoûler tout le monde avec le même message, par contre, 6 mois après, ça vaudrait vraiment la peine que je fasse un petit rappel ! 😉

Dans les semaines/mois qui ont suivi

  • RÉPONDRE AUX MESSAGES : Ben oui, c’est un peu la base… Mes lecteurs ont plusieurs moyens de me contacter (commentaires du blog, emails, commentaires ou messages privés sur Facebook, fanfiction.net…). Je prends bien évidemment le temps de répondre à chacun, de les remercier, de répondre à leurs questions, etc. Et je dois dire que c’est vraiment agréable d’être en contact direct avec ses lecteurs !
  • BLOGUEUSES ET CHRONIQUEUSES : Une fois mon roman en vente, j’ai enfin pu me procurer des exemplaires papier et Kindle (en plus du ebook que j’avais créé). J’ai alors commencé un looooong travail de recherche et de démarchage auprès de blogueuses/chroniqueuses susceptibles d’être intéressées à me lire et à écrire une chronique de mon roman auprès de leurs communautés à elles. C’est la meilleure pub qui soit ! (je vous en reparle un peu plus bas)
  • AUTRES PLATEFORMES DE VENTE : Mon livre est disponible sur Amazon et Kobo, mais pour augmenter sa visibilité et les possibilités de vente, je l’ai aussi ajouté sur Google Play et Apple Books. Ça a été long, j’ai eu des problèmes techniques et j’ai dû recommencer tout mon ebook (grrrr…). Depuis, je vends à peine quelques exemplaires sur ces plateformes-là, mais c’est quand même toujours ça de pris !
  • AUTRES RÉSEAUX SOCIAUX : Toujours pour tenter de me faire connaître ailleurs (on n’en fait jamais assez !), j’ai créé un compte sur Instagram, Pinterest et Tumblr. Cela dit, après quelques semaines, j’ai décidé de supprimer Tumblr, car je n’avais aucun retour. Je veux bien travailler fort et dépenser beaucoup d’énergie, mais il ne faut pas que ce soit pour rien non plus !
  • WATTPAD : Récemment, j’ai affiché certaines de mes anciennes fanfictions sur Wattpad. Le principe est exactement le même qu’avec fanfiction.net, c’est à dire séduire des lectrices qui, si elles aiment La renaissance de Pemberley en version fanfiction, pourraient avoir envie de lire la suite dans la version roman.
  • DÉVELOPPEMENT DU BLOG : Ce blog a pris une ampleur qui n’était vraiment pas prévue au départ, mais ça s’est fait de façon naturelle et logique. Ces derniers mois, j’ai réalisé qu’il y avait un véritable intérêt pour des infos historiques documentées sur le XIXème siècle : j’ai donc décidé d’investir cette niche-là. Mes articles ne sont pas une promotion directe de mon roman, mais c’est une excellente façon de faire connaître mon travail auprès de lectrices potentielles qui, plus tard, se laisseront peut-être tenter par La renaissance de Pemberley (ou par mes autres romans, passés ou à venir). Ce blog est – de loin ! – ma meilleure promotion comme autrice !
  • OPTIMISATION DU BLOG : Attention, il ne suffit pas d’écrire des articles plus spécialisés, plus longs et plus fournis. Il faut également que le look du blog suive, qu’il soit bien structuré, agréable à consulter, et surtout optimisé pour les moteurs de recherche ! J’ai longuement travaillé dessus pour le réorganiser, l’améliorer et le booster sous tous ses aspects (et c’est un travail continu).
  • PARTAGE DES ARTICLES : Même chose : il ne suffit pas d’écrire des articles intéressants pour qu’ils soient lus. Si je veux entretenir et agrandir ma petite communauté de lecteurs, je dois les prévenir quand un nouvel article vient de paraître, créer une régularité et un effet de rendez-vous : je publie donc tous les mercredis sans faute, et je partage chaque fois sur ma page Facebook d’autrice, Instagram, Pinterest, ainsi que sur certains groupes Facebook lorsque mon article est pertinent pour eux.

La moitié de ma promo était déjà faite…

Je voudrais souligner que, contrairement à mes précédents romans, une grosse partie de ma promotion était déjà faite. Elle se résume en deux mots : Jane Austen.

Ce n’est pas pour rien si je me suis lancée dans l’autoédition avec La renaissance de Pemberley, et pas un autre roman : je savais que je serais énormément aidée par le fait que ce lectorat existe déjà. Des amatrices d’austeneries francophones, il y en a plein ! Et je sais où elles se trouvent, c’est à dire sur les blogs, forums, pages ou groupes Facebook spécialisés sur Jane Austen. Il ne me reste qu’à aller me faire connaître auprès d’elles, puis, dans un deuxième temps, de séduire un lectorat plus élargi.

En comparaison, un auteur qui lancerait son premier roman et qui devrait créer sa communauté de lecteurs en partant de rien, rencontrerait forcément plus de difficultés.


Ça doit te prendre un temps fou, de faire tout ça, non ?

Oui, c’est clair.

Je me consacre à ce projet environ 20h par semaine. Parfois moins, mais souvent plus car certains articles de ce blog sont particulièrement longs à écrire.

J’ai un emploi salarié à temps plein, je travaille donc déjà 38h par semaine. En revanche, je n’ai pas d’enfants, ce qui me laisse du temps libre pour m’occuper du blog, de la promotion, des réseaux sociaux, et de tout ce que j’ai décrit ci-dessus. Je fais ça le soir et les week-ends, parfois le matin avant d’aller bosser. J’essaye de me laisser du temps libre pour faire autre chose (vivre ! profiter de l’été ! des amis ! des sorties et des loisirs ! faire les courses, le ménage et la lessive ! youpi !), mais il n’y a pas photo : en ce moment, toute mon énergie est focalisée là-dessus.

Alors, bien sûr, c’est avant tout une passion (et heureusement que je suis passionnée, sinon j’aurais abandonné depuis longtemps !), mais la passion n’est qu’un moteur, une motivation, ce n’est pas une fin en soi.

Ce projet d’autoédition et de blogging, c’est un gros effort que j’accepte de faire afin de me préparer un avenir durable dans le monde de l’écriture. Je n’ai aucune idée si ça fonctionnera, mais j’essaye. Si je n’avais pas cette ambition derrière, je n’en ferais pas autant, c’est certain !


Résultat ? Comment est-ce que ton livre a été accueilli par les lecteurs ?

État des lieux

Sur Amazon, après 6 mois :

  • 22 commentaires
  • une note de 4,6 sur 5 !

C’est un excellent résultat ! Ça va continuer d’évoluer, bien sûr, en montant ou en descendant, mais pour le moment c’est très très encourageant. Mon roman trouve son public et j’en suis ravie ! 😀

Les commentaires

Ce que j’apprécie beaucoup, c’est que certains commentaires sont particulièrement bien argumentés. Les lectrices analysent ce qu’elles ont aimé ou pas aimé d’une façon pertinente, avec finesse et respect. Ça permet de confronter des impressions, des perceptions, des points de vue… Moi qui adore les échanges d’idées, je trouve ça génial que ces lectrices prennent le temps de justifier la note qu’elles ont donné à mon roman.

Un gros merci à vous, les filles ! 🙂

J’y suis d’autant plus sensible que certains auteurs font parfois face à des haters (des gens volontairement agressifs et qui déversent leur bile dans les commentaires), et que je m’y étais préparée. Mais, à ce jour, je n’ai rien vu de tout ça et c’est tant mieux !

Les chroniques

J’ai vraiment eu une super expérience avec les différentes chroniqueuses à qui j’ai proposé La renaissance de Pemberley ! Là aussi…

… un autre gros merci à vous, les filles ! 😀

Il faut prendre le temps de faire les choses bien. Lister avec soin les personnes à qui j’aimerais m’adresser, vérifier que mon roman correspond à leurs goûts, leur ligne éditoriale, puis les contacter, me présenter, leur proposer un exemplaire dans le format de leur choix… Et prévoir un budget juste pour ça, parce que les exemplaires papier ou Kindle que je leur envoie, je les paye !

Ensuite, si elles acceptent le partenariat, mieux vaut les laisser bouquiner tranquillement et gérer leur chronique comme elles le souhaitent. Elles ont des piles énormes de livres à lire, alors rien de sert de les relancer toutes les semaines. On attend patiemment, c’est tout ! Et on ne s’offusque pas si certaines ne répondent pas ou déclinent la proposition.

À ce jour, j’ai une dizaine de chroniques parues (ainsi qu’une dizaine d’annonces faites sur leurs groupes Facebook), et ce n’est pas fini. J’ai même eu la bonne surprise de voir certaines chroniques paraître spontanément, sans que je fasse de démarche derrière. Et ça, c’est vraiment cool !

J’ai aussi ajouté un lien vers leurs blogs sur le mien, pour les remercier de leur gentillesse en leur donnant, si je peux, de la visibilité et du trafic. Je l’ai fait en priorité pour celles qui ont des pages ou des blogs typiquement Jane Austen, puisque c’est aussi le sujet de mon blog à moi.

Ah ! La fameuse couverture…

Je savais, en réalisant la couverture de mon livre, qu’elle n’allait pas plaire à tout le monde. Je prenais un risque (j’ai tout expliqué ici) et je l’assume pleinement : j’avais vraiment envie de faire ce que je voulais et je suis allée au bout de mon idée. Moi, je l’aime, cette couverture ! 😀

Mais effectivement, c’est rigolo de voir que ça a perturbé pas mal de lectrices… 😉 J’ai probablement manqué des ventes du fait de cette couverture abstraite qui en rebute certaines, mais dans l’ensemble ça n’a pas non plus empêché mon histoire de se faire connaître et apprécier, alors tout va bien !

BÉMOL : Lorsque mon roman sortira en anglais, je ne pourrai pas me permettre autant de liberté, car je devrai me faire une petite place dans un océan d’austeneries très formatées, et où la concurrence est rude. Je n’aurai pas d’autre choix que de faire une couverture plus conventionnelle.

Mais j’en reparlerai bientôt !


Tu arrives à vendre beaucoup d’exemplaires ?

Oui, mais…

C’est évident : je vends nettement plus que mes romans précédents dans l’édition traditionnelle.

Sauf que… n’allons pas trop vite : La cantatrice et Les filles de joie étaient publiées au Québec seulement, alors qu’avec Amazon je vends dans toute la France.

8,5 millions d’habitants contre 67 millions… Je suis très mauvaise en calcul mental, mais est-ce qu’on peut dire que ça fait 8 fois plus de lecteurs potentiels qu’avant ? Pas étonnant que je vende plus !

Et pourtant, si je pousse le raisonnement jusqu’au bout, ça signifie aussi qu’à proportions égales je vends en réalité beaucoup moins que quand j’étais avec ma maison d’édition québécoise. Hé oui ! C’est probablement dû en partie au fait que mon roman n’est pas disponible en librairie (l’autoédition avec Amazon a ses limites).

Comme quoi, tout est toujours relatif !

État des ventes

  • En 6 mois, j’ai vendu environ 850 exemplaires.
  • 90% de mes ventes ont lieu sur Amazon (essentiellement en France), le reste sur Kobo, et trois fois rien sur Google Play et Apple Books (mais je ne fais pas vraiment de promo pour ces plateformes-là, et puis c’est encore assez récent).
  • Et aussi, je vends presque deux fois plus de livres numériques que de livres papier.

850 exemplaires ! Pour moi, c’est énorme ! Mais pour les statistiques qui disent qu’un autoéditeur sur Amazon vend généralement entre 800 et 1.000 exemplaires, je suis tout simplement dans la moyenne. Ni plus, ni moins.

Alors, oui, bien sûr que ça va continuer de se vendre dans les mois et années à venir, et que tôt ou tard je finirai par me retrouver bien au delà des 1.000 exemplaires écoulés (en tout cas, je le souhaite !). Mais quand on voit la courbe de mes ventes, il n’y a vraiment pas de quoi crier victoire…

L’évolution des ventes au fil des mois

En gris les livres papier, en orange les livres numériques

Ce genre de dégringolade peut faire peur, pourtant c’est tout à fait normal.

J’avais fait de la promo avant la publication, alors mes lecteurs déjà acquis se sont précipités sur le roman dans les semaines qui ont suivi sa sortie. Mais cet effet était temporaire. Aujourd’hui, ceux qui achètent sont des gens qui ne me connaissent pas, alors, forcément, ça se précipite beaucoup moins !

Cela dit, quel que soit le nombre de ventes par mois, l’important c’est qu’elles se stabilisent. Vendre moins, mais régulièrement. Un peu comme le Lièvre et la Tortue ! 😉

Une chute possible à tout moment

De plus, il faut rester conscient que, dans ce business, rien n’est jamais acquis. C’est super si j’ai vendu 90 exemplaires ce mois-ci, mais rien ne garantit que j’en vendrai 90 le mois prochain.

Dès l’instant où je cesserai de m’occuper de ce roman et d’en faire la promotion, il va progressivement tomber dans l’oubli et les ventes vont s’arrêter. Et ce sera un roman de plus qui prendra la poussière sur une étagère.

C’est logique, mathématique et implacable : en tant qu’autoéditrice, je suis la seule responsable du succès (ou non) de mes ventes, alors… il faut continuer de bosser !


Et donc ? Tu as gagné combien ?

Tu dois avoir fait de l’argent, maintenant !

(Mouaaaaahahaha ! Attendez, je vais rigoler un bon coup, et je reviens… 😉 )

En fait : pas encore !

Avec mes 850 exemplaires vendus, j’ai gagné environ 5.000$CAN (soit 3.400 euros). Mais, la réalité, c’est que pour le moment je ne conserve pas un centime de ce que je gagne.

Rembourser son investissement

Je rappelle que, contrairement à ce que beaucoup de sites mensongers prétendent, ça coûte de l’argent de s’autoéditer. Ou sinon, c’est qu’on ne travaille pas sérieusement (se passer d’une vraie révision/correction professionnelle parce qu’on croit que plusieurs relectures sont suffisantes pour enlever nos fautes ? vraiment ???) (voyez ici ce que j’en pense !).

Lorsqu’elle publie un livre, une maison d’édition commence par avancer des fonds pour payer les différents professionnels qui le fabriquent, puis elle essaye de rentrer dans son argent grâce aux ventes. C’est pareil pour un autoéditeur : il doit commencer par investir de sa poche (je détaille tout ça ici) avant de se rembourser et de gagner, si possible, de quoi rémunérer son travail d’écriture.

En ce qui me concerne, j’ai payé pour pas mal de choses (correction professionnelle, blog, frais divers, exemplaires à envoyer aux chroniqueuses…). Je me suis aussi rajouté une énorme dépense supplémentaire, car je suis en train de faire traduire mon roman en anglais (et ma traductrice ne travaille pas gratos, pas plus que la réviseur qui va bosser après elle). Je veux également le sortir en version audio, il me fallait donc un peu d’équipement pour enregistrer.

Au total, j’ai investi environ 18.000$ (12.500 euros) sur un an et demi. Alors, mon 5.000$ de gains est le bienvenu, mais pour le moment ça ne fait que rembourser un petit pourcentage de cet investissement.

PRÉCISION : La traduction et l’audiobook sont facultatifs, bien entendu (c’est juste que je suis ambitieuse et que je crois à mon projet). Mais même sans eux, ça fait quand même plus de 2.500$, soit 1.700 euros, pour sortir ce roman en français sur Amazon.

Être payé pour son travail d’écrivain ? Oui… mais pas tout de suite

Les 700 heures d’écriture dont je parlais ici et ici ? Les centaines d’heures de travail pour fabriquer et mettre le roman en vente et pour en faire la promotion continue ? Sans parler de toutes les heures passées à se renseigner et se former ? Ça attendra. Je dois vendre beaucoup plus pour amortir tout ça.

Comme je le disais plus haut, un projet pareil, c’est un pari sur l’avenir. C’est seulement dans 1 an, quand La renaissance de Pemberley sera sortie en anglais, que j’espère pouvoir enfin faire assez de ventes pour payer mon travail d’autrice. Des ventes qui, cette fois, resteront dans ma poche.

Pour le moment, tout ça reste du bénévolat. Attention, je ne suis pas en train de me plaindre (j’adore ce que je fais !), mais je vous explique ma réalité pour que vous sachiez à quoi vous en tenir si un jour vous voulez, vous aussi, vous lancer.

En autoédition, vendre ne signifie pas forcément gagner de l’argent.


En conclusion

Fiou ! Cette fois, je pense avoir fait le tour !

Comme vous le voyez, quand on commence à parler de résultats concrets, on se rend compte que la notion de succès ou d’échec est très relative. En ce qui me concerne, même si je ne touche pas encore d’argent pour moi, je considère que La renaissance de Pemberley est un succès, car je compare avec mes romans précédents, où je faisais moins de ventes.

Je ne suis qu’au début de ma carrière d’écrivaine et je suis encore un bébé autoéditrice. Mais c’est une première expérience très concluante, très riche d’apprentissages en tous genres, je sais quelle quantité de travail j’ai dû fournir derrière pour en arriver là et ce qu’il me reste à faire pour que ça continue… Et surtout, je suis convaincue que tout ce que je fais aujourd’hui me servira plus tard, lorsque j’écrirai et autopublierai d’autres romans.

Chacun de vous jugera différemment la quantité ou la pertinence de l’effort fourni, par rapport au résultat obtenu. Vous trouverez peut-être que c’est beaucoup, ou alors pas assez, que tout ça c’est pas pour vous, que c’est comme ci ou comme ça, qu’il y a moyen de s’autoéditer autrement, avec moins d’investissement, etc… Et tous les avis seront les bons ! (sauf celui qui dit qu’on peut éviter de payer une révision professionnelle… bordel, s’il y a une étape à ne surtout pas manquer, c’est bien celle-là !)

Bref, quelle que soit votre opinion, j’espère simplement que ce témoignage aura pu vous aider à vous faire une idée plus précise de ce que peut être l’autoédition, à alimenter votre projet ou vos réflexions, et à trouver, vous aussi, ce qui vous réussit.

De mon côté, non, je n’ai pas fait fortune en 6 mois et je reste parmi les 98% d’auteurs qui ne vivent pas de leur plume. Je continue d’investir mon temps et le revenu de mes ventes en espérant pouvoir récolter plus tard le fruit de tous ces efforts… et m’offrir enfin un beau voyage au bout du monde pour me récompenser ! 😉

On n’y est pas encore ! Mais je ne baisse pas les bras, parce que…

… toute cette aventure est bien trop passionnante ! 😀

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