
Ma réviseure est en vacances
Ma réviseure est en vacances.
Cela signifie que La renaissance de Pemberley ne peut pas encore être publiée et qu’il faut patienter.
De la nécessité de faire réviser un texte professionnellement
Pourquoi attendre ? Si tu te relis 20 fois et que tu fais très très attention, au bout d’un moment, tu finiras bien par enlever toutes les fautes, non ?
Non, pas vraiment. Pas du tout, en fait.
Parce que je n’ai pas étudié en littérature. Je n’ai pas de formation académique en rédaction. Je n’ai pas 20 ans d’expérience en révision de textes en tous genres. Je ne sais pas faire la distinction entre l’ancienne et la nouvelle orthographe. Je ne peux pas citer ces manuels de grammaire qui disent que « l’élision se fait devant les mots suivants : il, ils, elle, elles, en, on, un, une, ainsi (source : Le Multidictionnaire) ». Parce que je confonds toujours du et dû. Que je préfère écrire évènement plutôt qu’événement sans savoir si l’un est meilleur que l’autre.
Et parce qu’en plus je vis au Québec depuis 15 ans et que le franglais que j’utilise au quotidien dans mon boulot teinte parfois mes écrits littéraires. Sans compter les expressions, dont je ne me souviens pas toujours si elles sont québécoises ou françaises puisque j’utilise les deux couramment.
Mais surtout, surtout, surtout : parce que je n’ai pas le recul nécessaire sur mon propre travail !
J’ai globalement une bonne orthographe (et je suis aidée comme tout le monde par les logiciels de correction). Mais elle n’est pas parfaite et elle est en tout cas insuffisante pour être publiée sans qu’un(e) réviseur(e) professionnel(le) ne repasse par dessus.
Quand on écrit, on imagine des phrases dans sa tête et on les transcrit sur un ordinateur. Mais on a beau se relire ensuite 20 fois, c’est humain : au lieu de lire le texte tel qu’il s’affiche à l’écran, je ne fais que reconnaître les mots que j’avais en tête à l’origine. C’est un biais cognitif. Je suis influencée car je sais à l’avance à quoi ressemble ma phrase, donc je vois ce qui va bien plutôt que ce qui ne va pas.
Un réviseur-correcteur, en revanche, arrive avec un regard vraiment neuf. Sa première lecture est d’ailleurs cruciale car c’est là qu’il captera 90% des problèmes du texte (coquilles, mise en page, répétitions inutiles, orthographe, grammaire, ponctuation, anglicismes, et tutti quanti…). Il a l’expérience, les connaissances et l’oeil de lynx que je n’ai pas.
La preuve par l’exemple…
J’ai été confrontée pour la première fois à une révision professionnelle lors de la publication du premier tome de La cantatrice. J’avais envoyé mon manuscrit, dont j’étais très fière (c’était beaucoup de travail et c’était mon premier roman), et j’avais assez confiance en mon écriture. Je pensais qu’il n’y aurait pas grand chose à corriger à part des coquilles et quelques erreurs ici ou là.
Quelle naïveté, mes amis ! Quand j’ai réouvert mon manuscrit une fois corrigé, les pages étaient couvertes de corrections en tous genres : il y a avait du rouge partout ! Autant vous dire que j’étais vexée comme un pou…
Et puis je suis passée à travers toutes ces corrections pour les approuver et j’ai réalisé leur pertinence et la qualité du travail de la réviseure, car TOUT était justifié. C’est mon orgueil qui en a pris un coup, mais ce jour-là j’ai appris ma leçon…

En conclusion
Publier un roman en autoédition ne signifie pas que je peux me permettre de faire l’impasse sur cette étape de révision, bien au contraire ! La renaissance de Pemberley sortira dans les mêmes conditions que si elle avait été publiée chez un éditeur régulier, et si, pour ça, elle doit sortir un peu plus tard car ma réviseure n’est pas disponible, hé bien elle sortira un peu plus tard, voilà tout.
Parce qu’autoédition ne veut pas dire amateurisme.
PRÉCISION : Un réviseur n’est pas un bêta-lecteur (quoique certains fassent très bien les deux). Le réviseur corrige le texte, tandis que le bêta-lecteur analyse et critique le contenu de l’histoire. J’en parle ici.

