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Écriture et autoédition

Tu utilises quels logiciels, pour faire tes livres ?

C’est une question qu’on m’a déjà posée souvent fois, ça :

Tu l’écris dans quoi, ton livre ? Tu t’y prends comment ?

Beeeen… j’ouvre un document Word, et je tape.

Bon, ok, c’est pas aussi simple, surtout qu’avec l’autoédition il faut pouvoir être multitâches. Ou alors, s’il y a certaines choses qu’on ne comprend pas ou qu’on ne sait pas faire (et c’est bien normal), il faut trouver autour de soi quelqu’un pour nous aider gratos, ou encore embaucher un professionnel pour le faire à notre place.


Pour écrire

Word

Comme beaucoup de monde, j’utilise Word pour écrire mes fanfictions et mes romans. Mais n’importe quel éditeur de texte dans lequel on se sent à l’aise fait parfaitement l’affaire.

Je n’utilise pas Antidote : je me contente du correcteur intégré dans Word (et je fais confiance à ma réviseure qui repassera sur mon texte plus tard). En revanche, j’utilise un dictionnaire de synonymes couramment. Il y en a de très bons en ligne. J’aime beaucoup www.synonymes.com, qui est généralement ouvert en parallèle du chapitre sur lequel je travaille.

Comme je me retrouve à la fin avec un gros manuscrit (plus de 250 pages Word), je préfère subdiviser en créant un document séparé pour chaque chapitre. C’est moins lourd à utiliser. Aussi, il ne faut pas hésiter à faire des versions différentes (plusieurs copies d’un même chapitre, ça permet de garder un certain historique et de revenir en arrière au besoin), et surtout de SAUVEGARDER !!!, et pas seulement sur son ordinateur ! J’ai donc mes chapitres mémorisés sur ma machine, de temps en temps je les ajoute sur un disque dur externe, et aussi dans un dossier Google Drive. Parfois même je m’envoie mes chapitres par email ! Comme ça, je suis certaine que si j’ai un problème technique, je ne perdrai jamais tout mon travail…

Excel

Excel est un super outil pour mon plan de travail, que j’utilise tout au long de la rédaction du roman. Je trouve ça pratique de travailler avec des listes et des tableaux.

Dans ce plan de travail, je note plein de choses :

  1. un résumé chapitre par chapitre
  2. une description des personnages (nom, âge, statut, relations avec les autres personnages, caractère…)
  3. la chronologie précise des évènements du roman (en quel mois/saison on est, combien de semaines se sont écoulées depuis tel autre évènement… car on peut vite s’y perdre !)
  4. un suivi de la progression de mes chapitres (lesquels sont en cours, ou terminés, ou à relire, ou il manque un morceau à compléter, etc.)
  5. … mais aussi tout un tas d’informations historiques que j’ai besoin d’avoir sous la main sans avoir à retourner dans les favoris de mon navigateur. J’ai par exemple une liste de toutes les pièces de la maison à Pemberley, une liste d’aliments et de boissons, une liste de la monnaie de l’époque, des temps de trajet à cheval entre Pemberley, Londres, Longbourn…

La contrainte, c’est de garder ce plan de travail à jour tout le long de la rédaction. Le déroulement de l’histoire bouge toujours un peu, on décide de changer des évènements, d’inverser le cours des choses, de renommer un personnage… C’est tout à fait normal, par contre il faut que ce soit corrigé au fur et à mesure dans le plan de travail pour ne pas perdre le fil. Le plus difficile ? Conserver une chronologie qui tient la route ! Parce que dès qu’on change un petit truc, ça peut vite faire boule de neige et engendrer des incohérences ailleurs.

Navigateur web

Ça semble anodin, mais avoir des favoris bien organisés dans son navigateur, c’est super important pour retrouver une information dont on a besoin pour écrire.

Pendant toute l’écriture de La renaissance de Pemberley, j’ai gardé sous la main des liens vers une version en ligne d’Orgueil et préjugés (texte original, en anglais : en quelques clics je peux ouvrir une scène précise pour me remémorer un détail, vérifier quelque chose…), un wiki de tous les personnages, différents blogs sur la vie à l’époque de Jane Austen, des listes de noms de famille et de prénoms d’époque (pour baptiser les nouveaux personnages que j’invente), des coutumes et des traditions dont je vais m’inspirer…

Tout est organisé dans des dossiers et des sous-dossiers, par thématiques. Ces favoris ne représentent qu’une petite partie des recherches historiques que je fais, mais je les ai en permanence à portée de main.

Dictaphone et dictée audio

Je ne l’ai pas fait pour ce roman-ci, mais je l’ai beaucoup fait pour Les filles de joie : j’utilisais un dictaphone. C’est super pratique, car le roman vous tourne dans la tête 24h sur 24, et on est bien content de pouvoir prendre des notes quand on attend le bus, ou bien qu’on est couchée le soir et que des bouts de scènes et de dialogues vous viennent en tête avant de dormir.

Le dictaphone est aussi pour moi un excellent moyen de contourner l’angoisse de la page blanche (car ce n’est pas un mythe ! 😉 ). Je trouve ça facile de pouvoir penser à voix haute, et même si je dois ensuite passer du temps à me réécouter, transcrire et retravailler mes textes, j’ai quand même produit quelque chose.

Pour La renaissance de Pemberley, j’ai essayé de remplacer le dictaphone par la fonction « dictée » de mon ordinateur, mais ça n’a pas fonctionné. Le programme ne comprenait pas mes noms propres ou certains mots anglais, et je perdais trop de temps à réécrire les phrases correctement. J’ai fini par abandonner.


Pour éditer

Révision-correction-validation

Une fois le manuscrit prêt à partir en correction, je compile tous mes chapitres en un seul document Word, et je transmets à ma réviseure. Quelques semaines plus tard, elle me renvoie ce même fichier Word, en mode « correction », et avec des annotations dans la marge. À ce moment-là, je fais une ultime relecture soigneuse, au cours de laquelle je valide une par une toutes ces corrections. J’en refuse certaines si je juge que c’est pertinent (un synonyme qu’elle me suggère mais que je n’aime pas trop, par exemple), mais généralement j’en accepte sans problème 95%. Je me retrouve donc avec un doc Word final, que je peux transformer en PDF pour faire mon dépôt de copyright ou autres choses du genre.

J’ai déjà écrit un article à ce sujet ici :

La correction d’un manuscrit par un ou une professionnelle est IN-DIS-PEN-SABLE.

Oui, ça coûte des sous, mais il ne faut jamais faire l’impasse là-dessus quand on s’autoédite !

En revanche, si vous présentez votre manuscrit à un éditeur traditionnel, c’est lui qui se chargera de payer un réviseur. Quand je travaillais avec mon éditeur, le processus était le même : je lui envoyais mon manuscrit, qui passait par une réviseure, qui me revenait pour que je valide les corrections, puis je renvoyais la version finale à l’éditeur et ça partait en mise en page, puis en impression.

Mise en page du livre imprimé

Dans son service d’autoédition, Amazon fournit plusieurs gabarits pour faire la mise en page. On choisit le format du livre (j’ai hésité entre deux, au début), puis on télécharge le gabarit Word correspondant : les marges sont déjà faites, le format des pages est le bon, il ne reste qu’à coller notre texte dedans.

Mais ça ne s’arrête pas là… Il faut aussi faire des essais pour déterminer une typo qui nous plaît, la bonne grosseur de caractères, le bon espacement des lignes (on veut une lecture confortable), ajouter les numéros de pages, les en-têtes de pages, la table des matières… Et surtout, il faut vérifier que les textes sont toujours bien alignés, qu’on n’a pas tronqué un paragraphe, qu’on n’a pas de page blanche à un endroit où ça n’aurait rien à faire, etc. Pour la mise en page, il faut être pointilleux (voire maniaque) et prendre son temps !

Un conseil, en passant : mieux vaut choisir une typo assez traditionnelle, comme celles couramment utilisées dans l’imprimerie. On veut que la lecture soit facile et confortable, donc ce n’est pas le moment de s’amuser avec des typos originales, ou de changer constamment. Le côté « artistique », c’est sur la couverture qu’il se joue : dans le texte lui-même, mieux vaut rester plutôt conservateur. On veut exprimer une histoire, pas piquer les yeux de nos lecteurs… 😉

Couverture

Au départ, je voulais embaucher une amie graphiste pour réaliser ma couverture, mais elle a décliné, donc je me suis résolue à faire ce travail moi-même. Je ne suis pas graphiste, mais j’ai étudié en arts et je sais utiliser Photoshop, alors je n’étais pas trop perdue non plus.

Photoshop, donc. J’aurais pu utiliser Illustrator ou InDesign, mais ce sont des logiciels que je maîtrise beaucoup moins bien. Là aussi, Amazon fournit des gabarits faits sur-mesure pour le format de livre que l’on choisit : il y a par exemple un petit calculateur qui détermine l’épaisseur de la tranche qui sera nécessaire selon le nombre de pages à imprimer et le type de papier choisi (le papier blanc étant un peu moins épais que le crème). Une fois ce gabarit ouvert dans Photoshop, il ne me restait plus qu’à designer ma couverture selon mes envies, avec la photo et les typos que j’avais achetées pour ça.


Version livre numérique

Kindle

C’est un format de ebook qui est spécifique à Amazon. Ils offrent donc un outil en ligne qui va transformer un fichier Word (et une couverture jpeg) en document Kindle. Pas grand chose à faire là-dedans, à part utiliser leur fonction d’aperçu pour vérifier comment se présentera votre livre une fois dans une liseuse Kindle. On n’est jamais trop prudent pour éviter une image ou un texte mal aligné, par exemple !

ePub

Là, ça se complique un peu…

Amazon étant ce qu’il est, il n’offre que l’impression papier et le format Kindle, afin d’avoir l’exclusivité des ventes. C’est déjà énorme, me direz-vous ! Et j’admets volontiers que leur service d’autoédition est difficile à battre, tellement c’est bien foutu !

Cela dit, si je veux pouvoir vendre mon ebook ailleurs que sur Amazon (par exemple sur Kobo, Apple Store, Google Store…), je dois produire une version ePub de mon roman qui sera lisible sur n’importe quel support (ordinateurs, téléphones, tablettes, liseuses, toutes marques confondues). Et pour ça, il faut un logiciel particulier.

Après quelques recherches, j’ai opté pour Kotobee Author, un logiciel gratuit qui permet de réaliser la mise en page d’un ePub. Pas bien difficile à utiliser, je l’ai trouvé très clair et bien fait. J’ai donc passé un bon moment à importer mes chapitres, ajouter ma couverture, entrer les informations relatives au livre (résumé, ISBN, etc). Et en utilisant leur version gratuite, je peux générer à la fin un beau petit ePub que je peux envoyer à mes lecteurs ou diffuser sur les autres librairies en ligne.

EDIT : J’aimais beaucoup Kotobee, malheureusement, pour une raison que j’ignore, le format de mon ePub a ensuite été refusé par Apple Books (alors que je n’avais aucun problème avec Google Books).

J’ai donc dû recommencer toute ma mise en page une seconde fois en utilisant un des programmes les plus souvent cités : Sigil. Ça a également été très efficace et plutôt facile à faire, et cette fois Apple Books ne m’a posé aucun problème.


Blog et promotion

Ça n’a peut-être l’air de rien, mais ce blog est une part énorme de mon travail de promotion, puisqu’il s’agit de la vitrine à partir de laquelle les gens peuvent entendre parler des mes romans.

J’en reparlerai plus en détail, mais j’y consacre un temps fou et en même temps je suis super contente de pouvoir y répondre à toutes les questions que les gens me posent dans la vie au sujet de l’écriture. Ça génère beaucoup de curiosité, d’interpellations pour ceux qui aimeraient écrire et ne savent pas comment commencer, et j’espère vraiment que ça pourra démystifier les choses et aider ceux qui hésitent.

EDIT : Depuis que j’ai rédigé cet article, mon blog a énoooooormément évolué et s’est spécialisé dans la vulgarisation historique de la vie au XIXème siècle. Allez donc jeter un oeil ici ou ici ! 🙂

Pour ce blog, j’utilise Word Press. Je suis dans ma zone de confort, ici, puisque mon métier quotidien c’est de concevoir des sites internet, mais je n’avais jamais utilisé Word Press auparavant (dans mon boulot, on crée des sites sur-mesure pas mal plus complexes qu’un « simple » Word Press). J’ai donc dû apprendre.

En parallèle, il y a ma page Facebook. Je n’ai personne pour m’aider à la faire vivre, donc je fais ce que je peux. Et je n’ai absolument pas le temps d’investir d’autres réseaux sociaux, alors je m’en contente. Je n’ai pas non plus assez de fans régulières ni assez de contenu pour qu’il soit justifié d’en faire plus pour le moment. Mais on verra bien, si jamais ça grossit et que j’en ressens le besoin !

EDIT : Là aussi, les choses ont beaucoup évolué avec le temps. J’ai toujours ma page Facebook (avec plus de fans 😉 ), ainsi qu’un compte Instagram, Pinterest, Wattpad, ainsi qu’un envoi des articles par email.


En conclusion

Avec tout ça, je suis bien consciente de ma chance : non seulement j’écris, mais j’ai suffisamment de connaissances en design graphique et en multimédias pour pouvoir réaliser moi-même la quasi totalité des étapes nécessaires à l’autoédition.

Si ça n’avait pas été le cas, il aurait fallu que j’embauche du monde pour travailler pour moi : quelqu’un pour mettre en place mon blog, quelqu’un pour la couverture, quelqu’un pour la mise en page… J’économise donc pas mal d’argent sur l’investissement de départ que j’ai dû faire pour m’autoéditer, et c’est vraiment très confortable !

Par contre, l’investissement se fait en temps : je ne sais pas tout faire, je dois faire des essais/erreurs et apprendre un certain nombre de choses avant de pouvoir produire un résultat final satisfaisant. Je n’ai pas compté les heures que j’ai passées à faire tout ça (et ce n’est pas fini, en plus !), mais ce n’est vraiment pas à négliger.

Tout ce travail ne se fait pas en claquant des doigts, ça c’est sûr ! :p

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