En mémoire d’Emma Albani
Le 31 décembre 2015, il y a 3 ans jour pour jour, j’étais en voyage à Londres et j’en ai profité pour aller déposer une fleur sur la tombe d’Emma Albani, dont j’ai raconté la vie dans La cantatrice.
Elle est enterrée au cimetière de Brompton, avec son mari Ernest Gye, et sous son nom réel : Marie Louise Emma Cécile Lajeunesse, dite « Albani », dame de l’empire britannique (car, oui, en 1925 elle a été faite Dame, l’équivalent de Chevalier).
C’est une petite dalle toute simple, sous un arbre. Emma a beau avoir eu une carrière flamboyante, elle a eu une fin de vie financièrement difficile, et elle est oubliée de nos jours, aussi bien au Québec où elle est née, qu’en Angleterre où elle a passé sa vie. J’ai donc dû demander aux archives du cimetière de m’indiquer où elle se trouvait, et chercher un peu.
Je l’avoue volontiers, ça fait quelque chose de se retrouver sur la tombe de cette grande artiste, après avoir étudié sa vie dans les moindres détails pendant plus de 2 ans. Ce n’est pas tous les jours qu’on peut se rendre sur la tombe d’un de ses personnages (surtout un personnage aussi important pour moi, puisqu’elle aura été l’héroïne de mon tout premier roman publié).
Après cette visite, je suis retournée en ville faire un tour au théâtre du Covent Garden (le Royal Opera House), où Emma a chanté pendant 25 ans.
C’est Frederick Gye, directeur de l’établissement, qui l’a embauchée au tout début de sa carrière, sans se douter que, quelques années plus tard, cette jolie jeune chanteuse épouserait son fils Ernest.
Dans le hall, on trouve justement une statue en pied de Frederick Gye, reconnu comme le plus grand directeur de cet opéra.
On trouve aussi, un peu plus loin, dans les escaliers, un buste d’Adelina Patti.
Le genre de visite qui fait le lien entre réalité et fiction.
Ça fait du bien, quand on écrit des romans historiques, de se rappeler que notre source d’inspiration, l’Histoire, est bien ancrée dans le réel.