Quelles ont été tes inspirations, pour écrire ?
Un auteur est avant tout un grand lecteur, et ses lectures influencent forcément son style d’écriture.
Voici les miennes.
Les contes et la mythologie
Enfant, en plus des aventures du Club des Cinq et des romans de la comtesse de Ségur, mes premières lectures marquantes ont été les contes.
Contes de fées, contes traditionnels… appelez ça comme vous voulez.
Je ne parle pas des versions Disney, que je n’aime pas dans l’ensemble : ça fait de jolies histoires mais elles sont souvent beaucoup trop réductrices par rapport à la charge symbolique des contes originels.
J’avais plutôt des recueils de contes d’Andersen, de Grimm, de Perrault, mais aussi d’autres cultures, et j’y ai trouvé un tas d’histoires bien éloignées de nos habituels Petit Chaperon Rouge ou Belle au Bois Dormant. Plus tard, à l’âge adulte, je me suis penchée sur des analyses de contes (par les psychanalystes Jung, Pinkola Estes, Bettelheim…) qui m’ont fait mieux comprendre la profondeur de ce genre-là.
Tout naturellement, j’ai poursuivi avec la mythologie, grecque d’abord puis romaine, nordique, et dans le reste du monde. Comme les contes, j’y ai trouvé des héros, des symboles et des structures narratives qui nourrissaient mon imaginaire et posaient les bases de mon futur goût pour les arts.
Les classiques de la littérature
À 11 ans, j’étais très fière d’annoncer que j’avais lu Zola. C’était vrai, j’avais lu Au Bonheur des Dames… et je n’y avais pas compris grand chose !
J’ai passé mon adolescence en compagnie des auteurs classiques du XIXème siècle : Zola, Maupassant, Hugo, Stendhal, Dickens, Leblanc… Et je suis une fan absolue d’Arsène Lupin !
Le XIXème est une époque qui m’interpelle, et pas juste à cause de l’élégance des robes ou des voitures à cheval, alors rien d’étonnant à ce que je me sois mise à écrire dessus.
Le Grand Nord
_ Qu’est-ce qui t’a donné envie de venir vivre au Québec ?
_ Les romans de Jack London.
Je ris toujours de voir la tête des gens quand je leur répond ça…
Hé oui ! L’influence des livres est allée jusque là ! L’appel de la forêt, Croc-Blanc, mais aussi Bari chien-loup, Le dernier des Mohicans, la période de la ruée vers l’or du Klondike ou celle de La petite maison dans la prairie, c’est ce qui m’a donné envie de découvrir l’Amérique du Nord, puis de m’y installer définitivement. C’est un univers qui m’est familier et j’ai adoré écrire mes premiers romans en les inscrivant dans cette culture-là.
La science-fiction et la fantasy
Il n’y a pas que les contes et les classiques de la littérature, dans la vie, et je l’ai découvert à la fin de l’adolescence.
À cause de mon goût pour les romans historiques et de son ambiance historico-médiévale, j’ai toujours été un très bon public pour la fantasy. Le Seigneur des Anneaux, Les annales du Disque-Monde, L’assassin royal… c’était pas si loin de la Chambre des Dames ou des Piliers de la Terre, après tout !
J’ai également eu une grosse période science-fiction, exploration de planètes imaginaires et batailles spatiales en tous genres, avec des basiques comme Asimov, mais surtout à cause de la sage de Miles Vorkosignan, dont je suis une énorme fan ! De là à embrayer ensuite sur la série télé militaire JAG (qui a été le centre de ma vie pendant mes années d’étudiante), il n’y avait qu’un pas, que j’ai franchi allègrement.
En conclusion
C’est sûrement cette formation somme toute très « classique » qui fait que j’écris au passé simple : ça ne me serait pas naturel de faire autrement. Et en relisant des Arsène Lupin, notamment les dialogues, je réalise à quel point ça m’a influencée, car les propos élégants de mes personnages y ressemblent beaucoup !