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Écriture et autoédition

Bêta-lecteur : nécessaire ou pas ?

Ça y est ! La renaissance de Pemberley est partie chez la réviseure pour être corrigée ! La mise en vente approche ! 😀

Il se trouve que ma réviseure sera la toute première personne à lire mon manuscrit (ouaip, depuis que je l’ai commencé il y a 9 mois, absolument PERSONNE n’a lu la moindre ligne, en dehors du chapitre 1 que j’ai mis à disposition).

Est-ce que ça signifie qu’elle sera aussi ma bêta-lectrice ? Pas tout à fait. Un réviseur et un bêta-lecteur ne font pas le même boulot, même si parfois une seule personne se charge de tenir ce double rôle.


La différence entre un réviseur/correcteur et un bêta-lecteur

Un réviseur/correcteur révise et corrige la qualité du français (orthographe, grammaire, ponctuation, coquilles, etc. Voyez ici). Il souligne les répétitions d’un même mot (vous n’avez pas idée à quel point on fait des répétitions inutiles sans s’en rendre compte !) et suggère des synonymes à la place. Et si jamais il y a de grosses incohérences ou des informations contradictoires, il va également mettre une note dans la marge pour pointer le problème. Par la suite, c’est la responsabilité de l’auteur de valider (ou non) toutes ces corrections et d’apporter les ajustements nécessaires.

Un bêta-lecteur lit la première version d’une récit – ou en tout cas la première version assez aboutie pour être lue – et il en fait une critique du point de vue de la structure et de la qualité de l’histoire. Il pointe les faiblesses du récit, il juge de la cohérence des personnages, de la pertinence des évènements et de la façon dont ceux-ci se déroulent. Bref : il n’est pas là pour corriger l’écriture (la forme), mais pour aider à améliorer l’histoire (le fond). Bien entendu, il ne s’agit pas de dire seulement « j’aime/j’aime pas » mais bien d’analyser de façon objective et d’apporter des arguments afin d’aider l’auteur à remanier certains éléments de son récit, en approfondir d’autres, etc. Là aussi, l’auteur reste seul maître à bord, c’est à lui qu’il revient de décider quoi faire au final, mais ça peut lui être très utile d’échanger avec une autre personne et d’avoir son opinion éclairée.


Alors ? A-t-on toujours besoin d’un bêta-lecteur quand on écrit une histoire ?

Beeeeen… Ça dépend de l’auteur et de sa confiance en lui ou en son histoire.

Les avantages

Chercher quelqu’un pour nous relire, c’est un réflexe qu’on a souvent quand on est auteur débutant et c’est bien normal : on a besoin de valider auprès de nos pairs que ce qu’on écrit est de bonne qualité. Ça nous encourage à poursuivre, et surtout ça nous aide à mieux voir les faiblesses de notre récit afin de s’améliorer (et donc d’acquérir de plus en plus de confiance et d’expérience).

Du point de vue du récit, c’est toujours une excellente idée d’avoir un bêta-lecteur pour apporter de l’eau au moulin de notre réflexion et aider à produire la meilleure histoire possible.

Les inconvénients

C’est difficile de trouver un bêta-lecteur qui nous suive fidèlement pendant tout le processus d’écriture. D’abord, parce qu’écrire c’est long, c’est aléatoire, et qu’on ne peut pas demander à notre bêta-lecteur de relire 6 fois le même chapitre juste pour valider les petits ajustements qu’on y fait au fur et à mesure. Un bêta-lecteur n’est pas là pour nous suivre dans nos pérégrinations à la recherche de la meilleure tournure de phrase, sinon on n’en sort pas ! Mieux vaut donc produire un premier manuscrit complet avant de le faire lire, et ensuite se garder un bon laps de temps pour retravailler le tout en fonction des commentaires reçus.

Enfin, il ne faut pas oublier que l’auteur doit rester le seul et unique responsable de son histoire. Un bêta-lecteur en pointera les faiblesses, mais ce n’est pas à lui de dire quoi écrire à la place (il peut suggérer, éventuellement), donc si un auteur n’a pas assez confiance en son talent et se laisse trop influencer il va peut-être réussir à produire une histoire qui tient debout, mais ça ne sera peut-être plus juste son histoire. Lorsqu’un bêta-lecteur commence à prendre plus de place, alors ça devient de la co-création et ce n’est plus tout à fait la même chose.


Expérience personnelle

Dans mon cas, j’avais 2 amies (très portées sur l’écriture et la lecture) pour lire les premiers chapitres du tome 1 de La cantatrice. Ça m’aidait beaucoup, parce que c’était un premier projet publiable et que, par conséquent, ça me stressait beaucoup plus que d’écrire une FF pour fanfiction.net. J’ai toujours su que je savais écrire, faire de belles phrases, mais j’ai un complexe permanent sur le fond : est-ce que ce que j’écris est assez intéressant pour les gens ?

Malheureusement, nous avons arrêté assez vite, par manque de disponibilité. J’avais fait l’erreur de leur faire lire les chapitres au fur et à mesure que je les écrivais, et non le manuscrit complet, donc ça devenait trop exigeant pour tout le monde.

Cela dit, ça m’a vraiment beaucoup aidée à me lancer. Voyant que mes premiers chapitres tenaient la route, j’ai pu continuer mon bonhomme de chemin toute seule par la suite sans avoir trop peur de me casser la figure. Et puis, j’y reviendrai dans un prochain article, mais à un moment donné il faut écrire pour produire, et pas passer 6 mois à fignoler le premier chapitre à la perfection avant d’aller plus loin.

Pourquoi ne leur ai-je pas fait lire mon manuscrit une fois terminé, me demanderez-vous ? Par manque de temps, tout simplement. J’avais une date de livraison à respecter, et – procrastination oblige – j’ai gribouillé les dernières lignes comme une barbare au cours d’une nuit blanche, tout juste quelques heures avant d’envoyer à mon éditeur. Ouaip, je n’en suis pas fière, mais que voulez-vous : j’étais débutante et j’ai appris à ne pas recommencer ! 😉

Par la suite, je n’ai plus ressenti ce besoin de faire appel à un bêta-lecteur. Je ne doute pas que ça aiderait forcément à pousser mes histoires encore un peu plus loin, et il n’est pas impossible qu’un jour je le fasse, mais en attendant j’ai pris l’habitude d’écrire pour moi, et rien que pour moi.

Alors, c’est vrai, je n’ai pas le recul nécessaire sur mon propre récit, mais je suis contente si l’histoire que j’écris plaît à la lectrice que je suis. Et je n’ai aucun problème à considérer le travail d’écriture comme un travail solitaire et égoïste avant toute chose. Écrire, c’est être en conversation avec soi-même. Publier, c’est offrir au public, et c’est un tout autre défi ! (d’ailleurs, ce n’est pas pour rien que je suis toute excitée/énervée à l’idée que quelqu’un soit en train de lire mon histoire pour la première fois !)


En conclusion

Je terminerai en soulignant que mes longues années d’écriture de fanfictions m’ont apporté, quelque part, des centaines de bêta-lecteurs. C’est évident que les commentaires des lecteurs de FF ne sont pas aussi poussés qu’une vraie analyse de bêta-lecture, mais on y trouve le même encouragement à continuer d’écrire et au passage quelques idées pertinentes sur des choses à améliorer. Je ne dirai jamais assez à quel point écrire des fanfictions amateures est un fantastique exercice d’écriture !

En attendant, je ne me gênerai pas non plus pour demander son avis personnel à ma réviseure, une fois qu’elle aura terminé la correction. Comme je l’explique ici, elle ne fait pas, à proprement parler, une analyse de bêta-lecture (ce n’est pas pour ça que je l’ai engagée), mais elle a assez d’expérience en écriture et j’ai assez confiance en son opinion pour en tenir compte.

S’il y a des modifs mineures à apporter, j’aurai encore le loisir de le faire puisque qu’en tant qu’autoéditrice je décide du produit final. Et c’est très cool, ça !

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